Shabkar. Aujourd’hui

Aujourd’hui, j’ai gravi la montagne
Au plus haut de mon ermitage parfait :
Du sommet, j’ai levé les yeux
Et vu le ciel sans nuages.
Il m’a rappelé l’espace absolu et sans limites,
Et j’ai connu une liberté
Sans limite ni fin,
Dénuée de toutes vues partielles.

Le regard droit devant,
J’ai vu le soleil de ce monde.
Sa lumière sans voiles
M’a rappelé la méditation,
Et j’ai connu l’expérience non duelle
Du vide lumineux, libre
De toute méditation conceptuelle.

J’ai tourné la tête vers le midi,
Et j’ai vu un entrelacs d’arc-en-ciel.
Son spectacle m’a rappelé que tous les phénomènes
Sont à la fois vides et apparents,
Et j’ai connu une expérience non duelle :
Clarté naturelle, totalement libre
Des concepts de néant et d’éternité.

De même qu’il n’est point d’obscurité au centre du soleil
Pour l’ermite, l’univers et les êtres parfaits,

                               Et il est satisfait.

De même qu’il n’est point de cailloux sur une île d’or
Pour l’ermite, tous les sons sont prières,

                              Et il est satisfait.

De même que le vol de l’oiseau dans le ciel clair ne laisse

                              Nulle trace,

Pour l’ermite, les pensées sont la nature absolue,

                              Et il est satisfait.

Shabkar