Trois poèmes d’Hafez (1325 ? – 1390 ?)
N’abandonne pas ton sentiment de solitude
Si vivement
Laisse-le te découper en profondeur,
Te fermenter, t’assaisonner
Comme peu d’humains en sont capables,
Comme peu d’ingrédients divins le permettent.
Quelque chose en mon cœur
A rendu ce soir ma voix infiniment douce,
Ma voix tellement tendre,
Ma nécessité de Dieu
Absolument claire.
Posez-vous là, – maintenant.
Ne faites absolument rien.
Simplement, détendez-vous.
Car votre séparation d’avec Dieu
Est la tâche la plus ardue qui soit au monde.
Laissez-moi vous porter des plateaux de victuailles
Et quelque chose
Que vous aimeriez boire.
Et vous pourrez prendre mes mots
Comme de coussins
Pour reposer votre tête.
Dès que vous avez ouvert la bouche
Et que j’ai entendu votre voix
J’ai su que nous serions amis.
La première fois,
Cher chercheur de vérité,
Que je vous ai entendu rire,
J’ai su qu’il ne me faudrait pas longtemps
Pour vous ramener à être Dieu.
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