Ruga. Hors du temps
Au-delà de ma forme et de mon impermanence
L’impermanence de la forme que j’habite et qui me quitte déjà peu ou prou, l’inéluctable, l’irréversible disparition qui s’amorce et que je ressens avec une conscience accrue, m’amène aux assises d’une sagesse que je sais exister presque malgré moi dans les cavernes de mon existence. Vivre et mourir s’unissent de plus en plus en une alliance que je vois se greffer dans ma destinée. Je vois en moi et autour de moi sans m’identifier aux objets que capte mon attention. Je suis là, calmement, sans me soucier du temps destructeur.
Le temps, ce suaire de l’éternité.
Il m’importe peu d’appartenir à ce siècle et à sa société, en fait je les ai déjà quittés ; il m’importe peu de savoir que je vais mourir demain, après-demain ou peut-être aujourd’hui… On ne prolonge pas CELA qui habite toutes choses et qui ne se soucie d’aucun temps, car les choses sont ce qu’elles sont au-delà de leurs formes, au-delà de leurs impermanences, et ce qui VOIT en moi, est aussi au-delà de ma forme et de mon impermanence ; c’est l’approche fondamentale de la transcendance.
Pascal Ruga. Hors du temps. Aux sources de la présence. 1975
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