Réminiscence

Moi qui me croyais
De ma vie le maître,
Je me  meurs et je m’aperçois
– Présence sans contraire –
Que ce qui fut s’oublie,
Que le futur s’abolit.
S’en sont allés inquiétude et intranquillité.

Il n’y a plus.

 

Persiste alors la gratitude de ce qui est advenu
Se confiant à l’impensable qui s’est produit.
L’esprit se transporte d’impondérable
Et le cœur, lui, s’épouse avec le sans-mesure.

Il y a.

 

Désolation puis complétude,
Nostalgie précédant l’enthousiasme,
Rêve ou illumination,
N’ont plus, ni raison, ni lieu
D’être.
Surfaces et profondeurs
S’absorbent et s’éblouissent.
Pendant qu’azur et horizon
Se décalquent et se confondent.

Il.

 

Nageur parmi les nues,
Je suis ravi par l’instant
Traversé de ciel
Comme un retour à une origine sans chute.
Je souris,
Seul, bienheureux et lucide
–Pèlerinage à la source qui me réjouit –.
Quand l’évidence s’active.
Rien n’est justifié, pas même moi.
Tout n’est que prétexte.

Lui.

 

Patrick Giles