Kierkegaard. Quand tu gardes le silence

Père céleste ! Tu parles à l’homme de bien des manières ; Toi à qui seul appartiennent la sagesse et l’entendement, Tu veux pourtant Te faire comprendre de lui. Et même quand Tu gardes le silence, Tu lui parle encore. Bénis donc aussi ce silence comme chacune de Tes paroles à l’homme ; veuille qu’il n’oublie jamais que Tu parles aussi alors que tu te tais ; donne-lui cette consolation, s’il s’attend à Toi, que Tu te tais par amour comme Tu parles par amour, de sorte que dans Ton silence comme dans Ta parole Tu es cependant le même Père, le même amour paternel, soit que Tu guides par Ta voix, ou que Tu instruises par Ton silence.

Sören Kierkegaard. Les poètes de Dieu, Philippe Lebaud, 1997