Haïkus et courts poèmes 4

Sous la lune brillante
Je rentre chez moi en compagnie
De mon ombre.

Sodô. 1642 – 1716

Au jour de la dissolution, ô frère,
tu redeviendras ce que tu étais,
telle l’écume, eau jaillie de l’eau,
qui se résorbe en eau.

Râmprasâd

 

Où que j’aille, tu es le compagnon
qui me tient la main et me conduit.
Sur cette route où je chemine,
tu es mon seul soutien.

Toukârâm

 

Pourquoi distinguer
le commencement de la fin ?
l’hivr passe, le printemps vient,
une année a coulé
Le Ciel aurait-il deux faces ?
L’homme ignorant erre dans ses rêves

Hangmyong, XIX-XXème siècle

 

De Spirito Sancto
Esprit Saint, vie vivifiante
et mouvement de tout
et racine en toute créature,
purifiant tout de l’impureté,
effaçant les fautes,
soignant les blessures
et vie ainsi, éclat de vie, éloge
suscitant et ressuscitant
tout.

Hildegarde de Bingen 

 

Le langage n’a sans doute d’accessible
que l’indicible.
Et l’indéchiffrable.
L’accès n’est ni dedans ni dehors.
Introuvable et pourtant là.
L’imperceptible est notre seule et
Souriante complicité.

Thierry Metz