Spinoza. L’éternité

Après que l’expérience m’eut appris que tout ce qui arrive la plupart du temps dans la vie commune est vain et futile, et voyant que tout ce dont j’avais peur et qui me faisait avoir peur ne contenait en soi rien de bon ni de mauvais, sinon en tant que l’âme en était émue, j’ai enfin pris la résolution de rechercher s’il y avait un bien vrai, partageable de lui-même et qui, seul, les autres ayant été rejetés, affecterait l’âme ; et même s’il y avait un bien dont la découverte et l’acquisition me ferait jouir continuellement de la joie souveraine pour l’éternité.

Spinoza. Traité de la réforme et de l’entendement. Vrin. 1992