Sagesse de Kafka

  • En fait la voie passe par un fil qui n’est pas tendu en hauteur, mais très près du sol, plus là pour faire trébucher que pour être franchi.
  • A partir d’un certain point il n’est plus de retour. C’est ce point qu’il faut atteindre.
  • Parmi les moyens de séduction dont dispose le Malin un des plus efficaces est d’inciter au combat.
  • Une cage est partie à la recherche d’un oiseau.
  • Le bonheur c’est de comprendre que la place que tu occupes ne peut être plus grande que ce que peuvent recouvrir tes deux pieds.
  • Le but existe, mais pas le chemin. Ce que nous appelons chemin, c’est notre indécision.
  • Le chemin est infini, on n’y peut rien soustraire ni ajouter mais, puérilement, chacun y applique son aune. « Même cette aune du chemin il te faudra la parcourir, non, cela ne te sera pas épargné. »
  • L’homme ne peut vivre sans une confiance durable en quelque chose d’indestructible en lui. Mais et cette confiance et cette chose peuvent lui rester dissimulées à jamais et s’exprimer par la croyance en un Dieu personnel.
  • Rien n’existe que le monde de l’esprit ; ce que nous appelons monde des sens, c’est le Malin dans le monde de l’esprit. Ce que nous appelons le mal n’est que nécessité d’un instant dans l’éternité de notre développement.
  • Il est des questions que nous ne pourrions éluder si, de par nature, nous n’étions pas dispensés de nous les poser.
  • Il faut qu’il aime tous les hommes celui qui renonce au monde, car il renonce aussi à leur monde et commence alors à deviner l’essence de la nature humaine qu’on ne peut qu’aimer, pour peu qu’on soit à sa hauteur.
  • Que rien n’existe que le monde de l’esprit nous enlève l’espoir pour nous donner la certitude.
  • La vérité est indivisible, donc incapable de se connaître elle-même ; qui veut la connaître ne peut qu’être dans le mensonge.
  • Ce qui fait de nous des pécheurs n’est pas seulement d’avoir goûté aux fruits de l’arbre de la connaissance mais de n’avoir pas encore goûté aux fruits de l’arbre de vie. L’état de péché où nous nous trouvons est indépendant de la faute.
  • Au début de la vie tu as deux tâches : restreindre de plus en plus le cercle qui t’est assigné et vérifier sans cesse que tu ne te caches pas quelque part en dehors.
  • Il n’est pas nécessaire que tu sortes de chez toi, reste à ta table et écoute. Non, n’écoute même pas, contente-toi d’attendre. N’attends même pas, reste tranquille et seul. Le monde s’offrira à toi pour que tu lui ôtes son masque ; il ne peut faire autrement et, en extase, il se roulera à tes pieds.

Franz Kafka. Aphorismes. Joseph K. 2011