Sagesse de Silesius

  • Dieu est un pur Rien. Aucun événement ici présent ne l’affecte. Plus tu cherches à le saisir et plus il t’échappe.
  • Nul besoin d’appeler Dieu ; la source est en toi.
  • Si tu ne l’obstrues pas, elle jaillira sans cesse.
  • Si Dieu est un feu, mon cœur en est le foyer où brûle le bois de l’amour propre.
  • Tu n’iras pas au ciel (pourquoi tant t’agiter) si tu n’es pas d’abord toi-même un ciel vivant.
  • Arrête-toi, où cours-tu ? Le ciel est en toi. Si tu cherches Dieu ailleurs, tu le manqueras toujours.
  • La rose est sans pourquoi ; elle fleurit parce qu’elle fleurit.
  • Elle n’a nulle attention pour elle-même, ne cherche pas à briller.
  • Ce n’est pas le monde qui te lit : tu es toi-même le monde qui te tient prisonnier de toi-même.
  • L’abandon ouvre à Dieu ; mais laisser Dieu lui-même est un abandon que peu d’hommes peuvent comprendre.
  • Homme, toute chose t’arrive, toute chose vient à toi pour arriver à Dieu.
  • Ne sois rien et il sera en toi ; ne fais rien et sa volonté s’accomplira.
  • Il n’y a ni avant ni après pour Dieu ; ce qui arrivera demain existe de toute éternité en son essence.
  • Quand Dieu s’unit étroitement à l’homme, le commencement voit qu’il a trouvé la fin.
  • Le Verbe naît encore aujourd’hui ; Où donc ? Là où tu t’es perdu toi-même en toi.
  • Avant d’être moi, j’étais en Dieu, je puis l’être de nouveau, si je suis mort à moi.
  • Lorsque tu t’ouvres à Dieu, tu l’entends en toi. Si tu te taisais et gardais le silence, il parlerait sans cesse.

Angelus Silesius. Le pèlerin chérubinique. Rivage poche. 2004