Prière de Yunus Emré
Le vin divin que j’ai bu,
M’a ôté ma raison.
Je me sens perdu et léger,
Comme fondu dans Sa beauté.
Ton silence me vide de moi-même,
On dirait que je ne t’ai connu
Que pour connaître ma servitude.
Si je n’ai pu croiser ta route,
Etant somme toute simple mortel,
Ne te retire pas de moi Seigneur,
Pour ma laisser à ma solitude.
Ton nom est invoqué de tous,
Mais moi j’ai besoin d’un signe
De toi, source de mon ivresse.
Si tu ne m’ouvres ton Paradis,
Peu m’importe, je brûlerai les ponts
Derrière moi, oubliant jusqu’à mon nom,
Yunus, et toujours espérant,
Au cœur et amour enfoncé…
Nul ne pourra l’en extirper.
Revue Anka n°15 ; 1991
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