Haïkus et courts poèmes 5

Maître, de qui avez-vous appris le Tao ?
Demanda Man Po à Mu Yu.
– De l’écriture
– De la lecture
– De l’éveil
– De l’attention
– Du travail
– Du son
– De l’inconnu
– Du vide
– De l’infini sans commencement
lui répondit-il.

Tchouang Tseu 

La montagne ne m’a pas invité
Moi aussi, je l’ignore
Quand montagne et moi s’oublient
Joie d’un instant libre !

Ch’wimisuch’o, XIIème siècle

De compagnons chercheurs
les montagnes débordent,
Qui d’eux-mêmes affluent pour l’éveil
et le chant.
Regardez-nous depuis vos lointaines cités :
Vous ne verrez que des nuages blancs.

Wang Wei, VIIIème siècle

Éveillé on devient Bouddha
Mais toujours l’ancestrale
habitude de nos vies
Le vent se calme
pourtant les vagues demeurent
la vérité émerge mais il est difficile
d’effacer l’illusion

Pojo, XIIème siècle

Sans souillure
dans l’eau pure de l’esprit
demeure la clarté de la lune.
Même les vagues s’y brisent
Et s’y transforme en lumière.

Dôgen, XIIIème siècle

Le vin de la connaissance est si rafraîchissant
Que plus on en boit, plus on dessoûle.

Che-Tö

Marcher jusqu’au lieu où tarit la source et attendre assis, que se lève le nuage.

Wang Wei

Le voleur parti
N’a oublié qu’une chose
La lune à la fenêtre.

Ryokan. 1758 – 1831