Sagesse d’Henri Laborit

  • La liberté commence où fini la connaissance.
  • La vraie famille de l’Homme, ce sont ses idées, et la matière et l’énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont les systèmes nerveux de tous les hommes qui à travers les âges se trouveront «informés» par elles. Alors, notre chair peut bien mourir, l’information demeure, véhiculée par la chair de ceux qui l’on recueillie et la transmettent en l’enrichissant, de génération en génération.
  • Je souhaite une culture faisant l’école buissonnière, le nez barbouillé de confiture, les cheveux en broussaille, sans pli de pantalon et cherchant à travers les taillis de l’imaginaire de sentier du désir.
  • Ce n’est pas l’Utopie qui est dangereuse, car elle est indispensable à l’évolution. C’est le dogmatisme, que certains utilisent pour maintenir leur pouvoir, leurs prérogatives et leur dominance.
  • Tout qui, ne serait-ce que parfois le soir en s’endormant, a tenté de pénétrer l’obscurité de son inconscient, sait qu’il a vécu pour lui-même.
  • Nous ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes programmés depuis l’œuf fécondé pour cette seule fin, et toute structure vivante n’a pas d’autre raison d’être, que d’être.
  • Tous les autoportraits, toutes les mémoires ne sont que des impostures conscientes ou, plus tristement encore, inconscientes.
  • Nous agissons toujours sous la pression de la nécessité, mais celle-ci sait bien se cacher. Elle se cache dans l’ombre de notre ignorance. Notre ignorance de l’inconscient qui nous guide, celle de nos pulsions et de notre apprentissage social.
  • Les marchands n’ont pas été chassés du temple, ils sont en train de l’envahir complètement et d’installer leurs boutiques et leurs panneaux publicitaires au plus profond de nos neurones si nous n’y prenons garde.
  • C’est quand on l’a perdue que l’on comprend ce qu’est la liberté. C’est vrai. Mais il n’y a pas que des prisons avec des barreaux, il y en a de beaucoup plus subtiles dont il est difficile de s’échapper parce qu’on ne sait pas qu’on y est enfermé.
  • Ce n’est pas le fait de tailler le silex qui fut le fait humain, mais bien d’imaginer qu’en taillant le silex, l’efficacité du poing humain serait plus grande.
  • Les dominants ont toujours utilisé l’imaginaire des dominés à leur profit.
  • Mais en vertu de quel principe biologique fondamental, le plus grand nombre serait-il préservé de l’erreur ?
  • Beaucoup d’entre nous mourront ainsi sans jamais être nés à leur humanité, ayant confiné leurs systèmes associatifs à l’innovation marchande, en couvrant de mots la nudité simpliste de leur inconscient dominateur.
  • Il est plus facile de professer en paroles un humanisme de bon aloi, que de rendre service à son voisin de palier.
  • Le bien-être est acceptable, la joie est noble, le plaisir est suspect.
  • Malheureusement, ne pas juger, c’est déjà juger qu’il n’y a pas à juger.
  • La société idéale, ce n’est pas être pessimiste, mais au contraire optimiste, de dire qu’elle n’existera jamais.
  • Les sociétés de pénurie possèdent vraisemblablement une conscience de groupe plus développée que les sociétés d’abondance.
  • L’ignorance ne vient pas seulement de la difficulté que certains hommes rencontrent à s’instruire. Elle vient aussi du fait que l’homme ne cherche le plus souvent à connaître que ce qui satisfait ses désirs.
  • On ne peut être heureux si l’on ne désire rien.