Bab’Aziz, un sage

  • Hassan, je t’attendais.
  • Tu m’attendais, moi ?
  • Pour que tu sois le témoin de ma mort.
  • Pourquoi moi ? J’ai si peur de la mort…
  • Si on disait à l’enfant dans l’obscurité du ventre de sa mère : « Il existe au-dehors un monde de lumière avec de hautes montagnes, de vastes mers, des plaines ondoyantes,  avec de beau jardins fleuris, des ruisseaux, un ciel plein d’étoiles, un soleil flamboyant… Et toi, face à tant de merveilles, tu restes enfermé dans cette obscurité… » Puisque l’enfant avant de naître ignore ces merveilles, il n’en croirait rien. Comme nous, face à la mort. C’est pour ça qu’on a peur.
  • Mais la mort ne peut être lumière, puisque c’est la fin de tout.
  • Comment la mort serait la fin de ce qui n’a pas de début ? Hassan, mon fils, ne soit pas triste la nuit de mes noces.
  • La nuit de tes noces ?
  • Oui, mes noces avec l’éternité. Maintenant il est temps. Laisse-moi seul.

Cité par Bab’Aziz, film de 2006 de Nacer Khémir.