Hafez. Quel est le secret ?

L’autre nuit, un sage est venu me dire : « Il faut que tu connaisses le secret de celui qui nous vend le vin. »
Il ajouta : « Ne prends rien au sérieux. Le monde met de lourds fardeaux sur ceux qui courbent l’échine. »
Puis il me tendit une coupe où la splendeur du ciel se reflétait avec tant d’éclat que Zuhra se mit à danser.
«  Suis mon conseil, ô mon fils, et ne te soucie pas des choses de ce monde. Recueille mes paroles, elles sont plus rares que les perles. »
« Prends la vie comme tu prends cette coupe, sourire aux lèvres, même si ton cœur saigne. Ne gémis pas comme un luth et cache tes blessures ! »
« Jusqu’au jour où tu passeras derrière le voile, tu ne comprendras pas. L’oreille de l’homme ne peut entendre la parole de l’ange. »
« Dans la maison de l’amour, ne t’enorgueillis ni de tes questions ni de la réponse. »

O Saki, verse-moi du vin, car les folies de Hafiz ont été comprises par le Seigneur de la joie, Celui qui pardonne, Celui qui efface…

Les ghazels de Hafiz. Charles Devillers. Edition d’art H. Piazza. 1985