Campbell. Genèse du monde

De la conception, l’accroissement,
De l’accroissement, la pensée,
De la pensée, la mémoire,
De la mémoire, la conscience,
De la conscience, le désir.
Le monde devint fécond ;
Il connut la faible lueur ;
Il donna naissance à la nuit,
La grande nuit, la longue nuit,
La nuit d’en bas, la nuit d’en haut,
La nuit épaisse que l’on sent,
La nuit que l’on touche,
La nuit que l’on ne peut pas voir,
La nuit aboutissant dans la mort.
Issue de rien, la procréation,
Issu de rien, l’accroissement,
Issue de rien, l’abondance,
Le pouvoir de croître,
Le souffle animé.
Il connut l’étendue vide et engendra
L’atmosphère au-dessus de nous.
L’atmosphère qui plane au-dessus de la terre,
Le grand firmament au-dessus de nous
Connut la prime aube
Et la lune surgit ;
L’atmosphère au-dessus de nous,
Connut le ciel ardent,
Et de là naquit le soleil ;
Lune et soleil furent lancés là-haut,
Pour être les yeux majeurs du ciel :
Alors les cieux devinrent lumière :
La prime aube, le jour naissant,
Le plein-jour : l’éclat du jour venant du ciel.
Le ciel là-haut connut Hawaiki,
Et engendra la terre.

Généalogies métaphysiques des Maoris. Campbell. Le héros aux mille visages. J’ai Lu. 2013