Sur la terre comme au ciel.

Sur la terre comme au ciel

« Celui qui trouve sans chercher est celui qui à longtemps chercher sans trouver. »
     Gaston Bachelard

« Je ne cherche pas, je trouve. »
     Pablo Picasso

Depuis qu’un monde imbu de son ignorance, fourbu de sa paresse et reclus dans ses normes, cancérise les consciences, il n’est d’autre alternative que la solitude, préférable à la compagnie des égocentriques. Nul besoin de « gou-rous de secours » non plus car ne suis-je pas à moi-même mon propre instrument de torture aussi bien que de félicité ?
Il n’est d’autre enfer que celui qu’on se fabrique à force de refus, de fallacieux et de farces pendant que se respire le paradis de la présence sous nos pieds ou dans nos poumons.
L’esprit voyageur souffle les voiles de l’illusion, le corps ancré sur la terre et la pensée flottante, contemplative du ciel y reconnaissant là le signe d’un retour.

Mais prêt à tout pour s’extirper de la pesanteur de ce monde peureux, on finit par s’isoler dans un pré carré qui ne tourne pas rond ! On se développe personnellement, on s’applique de la positivité, on se pique de spiritualité mais au final, on abdique à son « jeu de l’ego ». M’asservissant devant mon maître mental, d’autres névroses sont en train de couver.
A mettre ainsi sa vie toujours sur des rails, ne risque-t-on pas de finir sur une voie de garage ? Et à force de se renier, comment renaître à soi-même ?
Un homme sans passé est un homme sans autre futur que celui de revivre son passif.

Alors est-ce que cette Vie s’élève ou se nécrose en moi ?
Vivre c’est choisir, toujours. Et celui qui choisit, c’est l’ego. Mais ce qui décide en moi est la voix intérieure : choisir, c’est happer ce qui plaît et expulser ce qu’on exècre ; décider, c’est dire oui ou non à ce qui vient et rien de plus.
Ma place au cimetière étant déjà réservée, je ne peux attendre indéfiniment que l’Everest s’aplanisse devant mes pieds parce que je le veux !
Il n’est d’illusoire que ce que je vénère. Il n’est d’impossible que ce que je ne désire pas.
Seul un désir de s’élargir et de s’agrandir permet d’apprivoiser toutes les peurs parce que, devenant poreux à ce qui se présente, je suis ouvert, réceptif, en lien et en reliance.

Quand on a ensemencé son jardin intérieur, il suffit de la patience du jardinier pour observer les jeunes pousses entreprendre leur croissance naturelle :

    • Ce n’est pas l’ego qui se dissout mais l’identification à ce « je suis moi » qui s’efface.
    • On ne lâche pas prise (ce ne peut être le résultat d’une volonté) mais on peut laisser aller comme conséquence d’une non résistance à ce qui est.
    • Ne pas être à l’écoute de ce qui est en soi prouve simplement qu’on ne s’entend pas bien avec soi-même. Et ainsi de suite.

    Pourtant quoi de plus consolant que d’apprendre à faire confiance à cette Vie qui ne donne rien d’autre que ce qu’intimement je lui demande ?
    Le temps est venu de ne plus être aux commandes mais de se mettre au service de. Et marcher comme un passant heureux sans plus errer en empereur.

    « L’élément TERRE » c’est « l’expérience CIEL » !

    R emercier
    E xpérimenter
    N e plus se mentir
    A méliorer
    I maginer
    S entir
    S e souvenir
    A pprendre
    N ourrir
    C onnaître
    E spéré l’inespéré

    « Si tu n’espère pas l’inespéré, tu ne parviendras pas à le trouver. Inexplorable, inaccessible est son chemin. »
         Héraclite

    Patrick Giles