de Hennezel. L’approche affective

Les aléas de la vie et du développement de la personne humaine, de la naissance à la mort, tracent l’histoire de cet « être de contact » que nous sommes. Lorsque nous étions enveloppés par le liquide amniotique, portés, bercés par le balancement de notre mère, nous avons tous éprouvé un sentiment de sécurité, un « être ensemble » fondateur. Cette expérience, gage de sécurité et de plénitude, est bien à l’origine de notre « être au monde ». C’est pourquoi Paul Valéry a pu écrire : « Ce que j’ai de plus profond ? La peau. »

Si l’être humain n’est pas accueilli à sa naissance, si les contacts que l’on établit avec lui engendrent l’insécurité, alors la peau enregistre, pourrait-on dire, ces expériences frustrantes. Ne pouvant plus expérimenter « cet être ensemble » de plénitude, l’être humain se replie sur lui-même et développe une attitude de qui-vive permanente.

L’insécurité est là.

L’histoire d’un être humain est faite de cette tension plus ou moins vive entre la recherche du « bon » éprouvé à l’origine et la nécessité de se maintenir en vie.

Marie de Hennezel. Loin des doctrines, à l’écoute de l’âme. Pocket. 2013