Aux âmes citoyens, aux larmes humains

« Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté. »
 Antonio Gramsci

Dormez braves gens, c’est l’allumeur des « rêves d’hier » ! Il est cinq heures du matin. Paris ne s’éveille plus depuis des lustres. Où sont passés les Gandhi, les Martin Luther King, les Mandela, les Dalaï-lama, tous ces phares désormais éteints dans cette époque « poudrée » de la comédie humaine ? Sous quels cieux respirer l’air pur, engranger de l’imaginaire et retrouver ses sources d’enfance ?
Car vivre sans mémoire, c’est se priver de tous les possibles en s’emmurant dans les sombres certitudes du visible. On ne bâtit pas sa demeure sur les sables mouvants des modes, des médias et des médocs.

Pourtant il est des terres précieuses et insoupçonnées.

Se révolter par opposition ou survivre par reproduction d’anciens schémas de vie revient au même : c’est croupir sur un échelon banal dans une hiérarchie binaire qui se divise en deux genres : les manipulateurs et les consommateurs.
A l’infantilisation des foules, à la marchandisation des masses, où sont passés l’homme et la femme dignes de ce nom car une liberté qui a besoin de se revendiquer n’en est plus une ?
Je ne suis libre qu’à l’ombre des ornières de mes écrans parce que j’ai abdiqué mon intelligence pour faire comme tout le monde et me croire appartenir à un groupe valorisant. Car sans lui que deviendrais-je ? Et seul que suis-je ?
Je ne suis plus autonome, je suis un automate ! J’obéis à la primauté que je donne à mon image sans en voir ses revers de maltraitance.
Nous sommes passées de l’avoir au paraître en reléguant l’être aux catacombes.

Il n’est personne d’autres que soi pour vivre à notre place.
Rejetons tous ces donneurs de leçons aux ordres pour nous laisser inspirer par des figures humanistes. Chacun peut se construire sa mythologie personnelle avec les frères et sœurs de la paix qui nous ont précédées.

Alors, quand tu en auras marre de barboter à la surface des choses, ras-le-bol de recycler tes faux-semblants, et, s’il te reste un peu de temps, tu vivras.

Quant à moi, mes larmes d’amertume ensemenceront ma terre d’inquiétude d’où jailliront, ici ou là, quelques éclairs de lucidité, certain qu’ils seront fidèles à mes pas vers une félicité sans faille.

Il n’est aucune erreur de parcours qu’une expérience ne puisse transcender.

« Il n’y a pas d’erreurs, pas de coïncidence. Tous les évènements sont des bénédictions qui nous sont données pour que nous apprenions.
Elisabeth Kübler-Ross

Patrick Giles