Daumal. La connaissance de soi
En d’aveugles ténèbres entrent
ceux qui se vouent au non-savoir ;
en des ténèbres encore plus noires
ceux qui du savoir se contentent.
« Sans joie » est le nom de ces mondes
enveloppés d’aveugles ténèbres ;
c’est vers eux qu’au départ s’en vont
les gens sans savoir ni raison.
S’il se connaissait soi-même, l’homme
s’il pouvait dire : ceci est moi,
pour quel but, par désir de quoi
se mettrait-il en fièvre de son corps ?
Celui qui s’est trouvé, dont s’est réveillé l’être
enfoui dans les profondeurs de cette carcasse,
celui-là, il est tout actif, celui-là est l’auteur de tout,
à lui le monde – il est lui-même le monde. (…)
Extrait de la Brihadâranyaka-upanishad, IV, 4, 10-21.
Traduit par René Daumal dans son livre Bharata, L’origine du théâtre. La poésie et la musique en Inde. Editions Gallimard, 2009
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