Plotin. L’illumination 

On est bien obligé d’admettre que l’âme Le voit, lorsqu’elle est soudainement remplie de lumière. Car cette lumière vient de Lui et est Lui-Même. Et alors on est bien obligé de croire qu’il est présent, lorsque, comme un autre dieu qu’on appelle dans sa maison, Il vient et nous illumine. S’Il n’était pas venu, il ne nous aurait pas illuminés. Si elle n’est pas illuminée par Lui, l’âme est privée de Dieu. Mais si elle est illuminée, elle possède ce qu’elle cherchait.  Et ceci est la vraie fin pour l’âme : toucher cette lumière ; non par la lumière d’un autre, mais par la lumière grâce à laquelle précisément elle voit. Ce que l’âme doit voir, c’est la lumière par laquelle elle est illuminée. Car le soleil non plus n’est pas vu dans la lumière d’un autre.
– Comment cela se réalisera-t-il ?
– Retranche tout. 

Plotin. Ennéades. Les Belles Lettres. 1993