Chef Seattle. Discours

Quand le dernier homme rouge aura disparue de la surface de cette Terre, et que le souvenir des miens sera devenu un mythe parmi les hommes blancs, ces rivages grouilleront des morts invisibles de ma tribu, et lorsque les enfants de vos enfants se croiront seuls, dans les champs, dans les magasins, dans les boutiques, sur les routes ou dans le silence des bois impénétrables, ils ne le seront pas. Sur toute la Terre, il n’y a pas d’endroit où la solitude soit possible. La nuit, quand les rues de vos villes et de vos villages seront silencieuses et que vous les croirez désertes, elles seront remplies par la foule des revenants qui occupaient autrefois cette belle contrée et continuent de l’aimer. L’homme blanc ne sera jamais seul.

Qu’il soit juste, et qu’il traite mon peuple avec égard, car les morts ne sont pas dénués de pouvoir. Les morts, ai-je dit ? Il n’y a pas de mort. Seulement un changement de monde.

Chef Seattle d’après «  The Washington Historical Quaterly. 1931
Traduit par Philippe Sabathé