Guesné. La conscience d’être

Il s’agit plutôt du comble de la simplicité vécue avec beaucoup d’humour. Lorsque par une grâce inexprimable, « l’insignifiante petite personne » que je suis dépose se prétention dérisoire, sa gentillesse absurde, son incoercible besoin de s’affirmer et se tient dans une totale nudité d’elle-même, immobile et silencieuse… alors éclate la fabuleuse évidence :

IL NE SE PASSE RIEN !…

Et ce rien renferme plus de richesse, plus de joie, plus de plénitude que le cœur et l’esprit puissent jamais concevoir.

Cela est le plus grand bouleversement qu’il soit permis à l’homme de vivre un jour : une foudroyante instantanéité la dépouille de toute croyance, de toute option, de toute opinion et jugement, révélant la nature des liens qui la maintenaient dans les limbes d’un sommeil incoercible.

Derrière l’évanescence d’un décor se transformant sans cesse avec son rêve, il voit, il sait, il connaît l’ultime permanence du moi authentique… l’amour

Il se sent relié à travers des abîmes de silence au grand rythme universel de la vie.

Jeanne Guesné. La conscience d’être. J’ai Lu. 2010