J’emporte avec moi la conscience de ma défaite, comme l’étendard d’une victoire.
S’il pouvait penser, le cœur s’arrêterait.
Nous ne nous accomplissons jamais.
Nous sommes deux abîmes face à face – un puits contemplant le Ciel.
Chacun de nos rêves est toujours le même rêve, puisque ce ne sont que rêves.
L’infini se trouve dans une cellule comme dans le désert.
Nous n’aimons jamais vraiment quelqu’un. Nous aimons uniquement l’idée que nous nous faisons de quelqu’un. Ce que nous aimons, c’est un concept forgé par nous – et en fin de compte, c’est nous-mêmes.
Vivre, c’est ne pas penser.
Je pourrais m’en aller chercher la richesse en Orient, mais non point la richesse de l’âme, parce que cette richesse-là, c’est moi-même, et que je suis là où je suis, avec ou sans Orient.
Éternels passagers de nous-mêmes, il n’est pas d’autre paysage que ce que nous sommes.
L’expérience de la vie n’enseigne rien, de même que l’histoire ne nous informe sur rien. La véritable expérience consiste à restreindre le contact avec la réalité, et à intensifier l’analyse de ce contact.
Tout révolutionnaire, tout réformateur est un évadé. Combattre, c’est être capable de se combattre.
Raconter, c’est créer, car vivre ce n’est qu’être vécu.
À l’heure actuelle, le monde appartient aux imbéciles, aux agités et aux sans-cœur.
Je n’ai jamais appris à exister.
Qui donc me sauvera d’exister ? Ce n’est pas la mort que je veux, ni la vie : mais cet autre chose qui luit au fond de mon désir angoissé, comme un diamant imaginé au fond d’une caverne dans laquelle on ne peut descendre.
Posséder, c’est perdre. Sentir sans posséder, c’est conserver, parce que c’est extraire de chaque chose son essence.
Mon âme est un orchestre caché ; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie.
Se mouvoir, c’est vivre ; se dire, c’est survivre.
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