Sagesse de Pessoa

  • J’emporte avec moi la conscience de ma défaite, comme l’étendard d’une victoire.
  • S’il pouvait penser, le cœur s’arrêterait.
  • Nous ne nous accomplissons jamais.
  • Nous sommes deux abîmes face à face – un puits contemplant le Ciel.
  • Chacun de nos rêves est toujours le même rêve, puisque ce ne sont que rêves.
  • L’infini se trouve dans une cellule comme dans le désert.
  • Nous n’aimons jamais vraiment quelqu’un. Nous aimons uniquement l’idée que nous nous faisons de quelqu’un. Ce que nous aimons, c’est un concept forgé par nous – et en fin de compte, c’est nous-mêmes.
  • Vivre, c’est ne pas penser.
  • Je pourrais m’en aller chercher la richesse en Orient, mais non point la richesse de l’âme, parce que cette richesse-là, c’est moi-même, et que je suis là où je suis, avec ou sans Orient.
  • Éternels passagers de nous-mêmes, il n’est pas d’autre paysage que ce que nous sommes.
  • L’expérience de la vie n’enseigne rien, de même que l’histoire ne nous informe sur rien. La véritable expérience consiste à restreindre le contact avec la réalité, et à intensifier l’analyse de ce contact.
  • Tout révolutionnaire, tout réformateur est un évadé. Combattre, c’est être capable de se combattre.
  • Raconter, c’est créer, car vivre ce n’est qu’être vécu.
  • À l’heure actuelle, le monde appartient aux imbéciles, aux agités et aux sans-cœur.
  • Je n’ai jamais appris à exister.
  • Qui donc me sauvera d’exister ? Ce n’est pas la mort que je veux, ni la vie : mais cet autre chose qui luit au fond de mon désir angoissé, comme un diamant imaginé au fond d’une caverne dans laquelle on ne peut descendre.
  • Posséder, c’est perdre. Sentir sans posséder, c’est conserver, parce que c’est extraire de chaque chose son essence.
  • Mon âme est un orchestre caché ; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie.
  • Se mouvoir, c’est vivre ; se dire, c’est survivre.